Le bonheur et la vérité

Quand on regarde du côté de la Bible, c’est par centaines de versets qu’elle nous présente le
bonheur et la vérité comme composantes fondamentales de la condition humaine. Telle est
bien la volonté de Dieu pour l’homme. J’en prends à témoin ce soupir du Seigneur : « Oh ! si
tu étais attentif à mes commandements ! Ton bien-être serait comme un fleuve et ton
bonheur comme les flots de la mer » Ésaïe 48 v 18 et ce conseil de Salomon : « Acquiers la
vérité… la sagesse, l’instruction et l’intelligence » Proverbes 23 v 23 et encore cette parole
de Jésus : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » Jean 8 v 32

QUAND BONHEUR ET VÉRITÉ SONT EN CONCURRENCE…

Le problème qui nous occupe ici, c’est la cohabitation de ces deux valeurs, lorsque bonheur
et vérité entrent en conflit l’un avec l’autre. Je vais illustrer mon propos…
Quand mon bonheur c’est de rouler dans une belle voiture et que la vérité c’est que mon
compte en banque est dans le rouge, bonheur et vérité deviennent antagonistes. Puis-je
réaliser mon plaisir : posséder une voiture luxueuse, ou dois-je privilégier la vérité : je n’en ai
pas les moyens ?
Mon plaisir c’est de me laisser aller à la gourmandise, la vérité c’est que ma santé est
menacée. Entre plaisir et raison mon coeur balance.
Mon plaisir c’est de m’adonner à l’escalade extrême, la vérité c’est que je cours de graves
dangers.
Mon bonheur serait de sortir avec cette jolie fille, la vérité c’est qu’elle n’est pas sérieuse.
Comment réagir lorsque la vérité vient contredire mon bonheur, ou l’idée que je me fais du
bonheur ? Tu vas penser qu’avec les exemples que j’ai choisis, j’ai déjà donné ma réponse…
Pas si vite ! La réflexion mérite d’être poussée plus loin.

LA VÉRITÉ OUI, MAIS JUSQU’À UN CERTAIN POINT.

J’observe que nous aimons la vérité, nous tenons à la vérité, mais jusqu’à un certain point
seulement… tant qu’elle ne nous contrarie pas, tant qu’elle n’entrave pas notre bonheur.
Et c’est précisément au moment où la vérité nous ébranle qu’elle serait la plus utile. C’est au
moment ou l’on aurait envie de s’en détourner qu’elle se révèle la plus profitable pour
éclairer nos conceptions et réformer nos actions. En effet, à quoi sert la vérité quand elle
nous dit ce que l’on sait déjà, ce avec quoi on est d’accord ?
On tient à la vérité. Mais si elle vient menacer notre bonheur, la première réaction est
souvent de mettre la tête dans le sable. On préfère éviter de regarder la réalité en face pour
se donner encore un peu de bon temps.
L’arme absolue quand la vérité nous contrarie, c’est, non pas de renoncer à la vérité, mais,
d’en établir une nouvelle à notre convenance. Tout en abandonnant la vérité objective, la
vérité de Dieu, on cherche à faire valoir des principes qui justifient notre égarement. La
vérité devient flexible, adaptable, négociable : « Car il viendra un temps ou les hommes ne
supporteront pas la saine doctrine, mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses
agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront
l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. » 2 TImothée 4 v 3 et 4
Il est question dans ce verset d’une foule de docteurs. Dans l’Ancien Testament, quand
l’Éternel voulait annoncer la vérité et faire connaître sa volonté au peuple d’Israël, il lui
suffisait d’envoyer un seul prophète. Mais, lorsque qu’il se détournait de l’Éternel, le peuple
se donnait une foule de faux prophètes, comme si le nombre faisait la vérité ! Aujourd’hui
c’est la, loi du pays, la loi de la majorité, qui fait fonction de vérité morale. Mais chacun sait
combien elle est élastique et éphémère. Le nombre fait certes impression, il nous rassure à
bon compte, mais pour la sagesse et la vérité il faut chercher ailleurs !

ASSUMER LA VÉRITÉ AVEC JÉSUS…

Il y a toutes sortes de vérités qui, à un moment ou un autre, peuvent nous déranger :
• La cigarette et l’alcool mettent la santé en péril
• La paresse à l’école compromet le succès aux examens
• La pornographie imprime dans l’esprit des marques indélébiles
• Les mauvaises compagnies influencent dangereusement le comportement
On peut sans peine allonger la liste.
Voilà des vérités qui remettent en question notre façon de vivre, des vérités qui nous
obligent à nous secouer, à assumer nos responsabilités.
Lorsque la vérité nous prend en défaut il est commode de faire la sourde oreille, de tenter
d’oublier l’évidence, de reculer l’échéance, pour jouir encore un peu de la vie facile.
Et puis il y a cette vérité ultime, incontournable, à laquelle personne n’échappe : nous
sommes mortels. Pour chacun de nous arrivera ce jour fatal où nous mourrons. Et Dieu
ajoute dans sa parole : « après quoi vient le jugement… »
La question devient cruciale : faut-il préférer notre petit bonheur terre à terre et insouciant
ou prendre lucidement en compte cette vérité fatale ? Mais qui peut faire face à une telle
vérité ? Qui sommes-nous pour supporter la confrontation à une telle réalité ? On peut
comprendre les adeptes de la maxime : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons. »
1 Corinthiens 15 v32
Comment regarder droit dans les yeux une vérité pareillement tragique ?
Heureusement la vérité ne s’arrête pas là. Jésus ajoute : « En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient
point en jugement, mais il est passe de la mort a la vie » Jean 5 v 4
C’est Jésus qui réconcilie la vérité et le bonheur. Il a dit « Je suis la vérité et la vie. »
Jean 14 v 6
Je ne pense pas qu’on trahisse son propos en le comprenant ainsi : « Je suis la vérité et le
bonheur ». La réponse par excellence à notre question c’est une personne, c’est Jésus.

EN DEUX MOTS…

La vérité sans le bonheur, ça peut exister mais c’est triste. Le bonheur sans la vérité ce n’est
pas le bonheur, c’est au mieux un plaisir éphémère et illusoire. La vérité nous oblige à trier
entre vrai bonheur et satisfaction passagère.
– Est-ce que, au nom de la préservation de mon petit bonheur, je suis en train de refuser
d’entendre une vérité peut être désagréable mais salutaire ? En voulant préserver à tout prix
mon bonheur d’aujourd’hui, ne suis-je pas en train de mettre en grave péril mon bonheur de
demain ?
2ème question :
– Quelle est ma conception du bonheur ? Celle réductrice qui a cours dans notre société
matérialiste, celle qui rime avec désir, plaisir, facilité, insouciance et confort ? Ou celle de
l’apôtre Paul qui témoignait de son bonheur en Jésus alors même qu’il était en prison à
Rome Philippiens 2 v 17 et 18 ?